Découverte d’un nouveau concept, l’apprenti sans contrat !

Le point de départ :
Dans un article du 25 janvier 2021, le journal 20 minutes porte sous la forme d’un  titre d’article  les propos suivants de la présidente de la Région Ile de France Valérie Pécresse : « Comment l’Ile-de-France veut aider les 20.000 jeunes apprentis sans employeur de la région. Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France veut mettre en place une action de partenariat pour permettre aux jeunes en apprentissage sans employeur d’intégrer une formation »
Nous en retenons que Valérie Pécresse a tenu ces propos, analyse et conséquences :

L’analyse :
L’expression « apprenti sans employeur » est fausse, de même que l’expression « jeune en apprentissage sans employeur ». En effet, un apprenti étant un salarié ayant signé un contrat de travail de statut particulier, celui du contrat d’apprentissage, il ne peut exister d’apprenti sans employeur ou de jeune en apprentissage sans employeur. Il peut exister des jeunes en attente de contrat d’apprentissage, ou encore comme l’écrit Mme Pécresse dans sa lettre envoyée cette même semaine à l’opérateur de compétences des entreprises de proximité (Opco) « … les 20.000 élèves toujours sans employeurs en Ile-de-France risquent de se retrouver sans solution… », C’est à dire des élèves en l’attente de l’obtention d’un contrat de travail. Mais écrire « des apprentis sans contrat » est synonyme de « salarié sans contrat » !

Les conséquences :
Ce ne sont pas les propos de la présidente de région qui sont médiatisés, mais le titre de l’article du journal « 20 minutes » qui est reproduit à l’infini, poussant la paresse jusqu’à reprendre l’image d’illustration du journal. Quelques exemples publiés ce même 25 janvier 2021…

• Msn.com utilise le même titre et même image
• Yahoo!sports utilise le même titre et même image
• Pressfrom utilise le même cœur de titre et même image
• Headtopics utilise le même cœur de titre et même image
• Sortir à paris utilise le même cœur de titre mais autre image
• Alternatives économiques entre dans le registre de l’exploitation médiatique  en changeant l’image d’un jeune au travail par celle d’une file de jeunes faisant la queue (symbole) et titre « Face à l'absence de solution de l'État pour les 20 000 «apprentis sans contrat» d'Ile de France, la région propose de s'engager ». Reconnaissons au rédacteur la pertinence des guillemets sur l'expression «apprentis sans contrat».

Par Jean-Luc Déjeans, Président AFDET Paris